L'amiante
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L’amiante est une roche dont certaines variétés permettent d’obtenir des fibres, après concassage et broyage. Ses principales caractéristiques sont sa résistance thermique et mécanique, ses qualités d’isolant thermique et phonique, son imputrescibilité. Il était également très économique et très simple à intégrer dans d’autres matériaux, ce qui lui a valu le surnom de « Magic mineral ».
Il existe en fait plusieurs variétés d’amiante, que l’on peut rencontrer sous forme asbestiformes ou non.
Les deux familles d’amiante asbestiformes que l’on rencontre le plus fréquemment sont :
· la serpentine. Elle est souvent désignée sous le nom commun de « chrysotile » ou « amiante blanc », qui produit des fibres lisses et soyeuses
· les amphiboles. Elles regroupent elles-mêmes plusieurs sous-variétés dont l’« amiante bleu », qui produit des fibres plus rectilignes et cassantes.
L’amiante a été utilisé en France jusqu’à 1997 dans la fabrication de nombreux matériaux ou de produits(flocage, calorifugeage, dalles cartonnées de faux plafonds, joints et cordons d’étanchéité, moteur, chaudière, pied de cloison,, dalles de revêtement de sols, colles, plaques et canalisations d’amiante-ciment, peinture ignifugée, manique de cuisine, table à repasser…).
Son usage est désormais interdit en France. A noter toutefois que dans certains domaines spécialisés tels que la Défense, l’amiante a pu être utilisé après 1997.
Les différentes pathologies
liées à l'amiante
Les différentes pathologies
liées à l'amiante
Les pathologies liées à l’amiante se décomposent en 4 catégories :
Atteintes pleurales bénignes
- Pleurésie bénigne : épanchement de liquide
- Fibrose pleurale diffuse : sclérose consécutive à une pleurésie
- Plaques pleurales pouvant se calcifier au fil du temps
L’asbestose pulmonaire
Fibrose du poumon qui peut conduire à une insuffisance respiratoire grave. Se rencontre après des expositions de longue durée à des teneurs élevées.
Le mésothéliome
Cancer de la plèvre, du péritoine du péricarde (enveloppe des organes). Se déclencherait après des expositions brèves mais intenses.
Le cancer du poumon
7% des cancers du poumon peuvent être attribués à une exposition à l’amiante. Le cancer se déclenche après une exposition élevée et continue.
Les obligations pour les
propriétaires et maître d’ouvrage
Les obligations pour les propriétaires et maître d’ouvrage
Rappelons tout d’abord que la réglementation ne fait pas obligation au propriétaire d’enlever les matériaux et produits contenant de l’amiante de ses bâtiments. Elle lui impose en revanche :
- De veiller à ce que la situation des matériaux et leur état ne créent pas de dispersion de fibres d’amiante dans l’atmosphère en fonctionnement courant, au-delà de cinq fibres par litre d’air ;
- De fournir ou déclencher tous les moyens nécessaires à l’analyse du risque amiante par les intervenants pour toute opération menée sur les matériaux amiantés ou à leur proximité.
En résumé, le propriétaire – et/ou le maître d’ouvrage – doit se doter d’une identification rigoureuse de la situation de son patrimoine à l’égard de l’amiante et en organiser la gestion et le suivi tout aussi précis. Dans de nombreux cas, le retrait est la meilleure solution technico-économique pour éradiquer le risque et éviter la perte de valeur intrinsèque du bien.
Fort de repérages correctement effectués à chaque étape de la vie de son bien, le propriétaire peut cependant optimiser son approche de la question de l’amiante. Tout commence par les repérages.
Les obligations de repérage incombent au ou aux propriétaires, ou en cas de copropriété, au syndicat des copropriétaires. Á défaut, si le ou les propriétaires n’ont pu être identifiés, les obligations sont à la charge du ou des exploitants de l’immeuble pour tous les immeubles sauf ceux d’habitation.
Les propriétaires peuvent anticiper et planifier les opérations pour optimiser ses investissements :
- En investissant d’abord dans des repérages de qualité, notamment avant travaux, qui privilégient la connaissance fine et cartographiée de chaque application – en allant, si besoin, au-delà des exigences réglementaires et normatives de repérage –. Ce choix lui permettra une approche plus sélective et plus ajustée financièrement des opérations de retrait ou d’encapsulage ;
- En programmant certains travaux de retrait dans le cadre de la maintenance lourde de ses biens, au fil de leur réalisation planifiée, ce qui peut même autoriser d’intervenir en sous-section 4 dans certains cas (maintenance programmée). ;
- En ajustant la décision à ses enjeux (risque, urgence, pérennité souhaitée) : Retrait total ? Encapsulage ou retrait partiel dans l’attente d’une opération de réhabilitation programmée ?
- En adoptant une vision plus globale en joignant la question de l’amiante à d’autres réflexions, par exemple en matière d’objectifs de performance énergétique ou d’accessibilité.
Le désamiantage pas à pas ?
Le désamiantage se décompose en 6 grandes étapes :
La problématique amiante se pose pour des opérations (maintenance, rénovation, retrait…) prévues dans des bâtiments, sur des machines, des équipements… construits avant 1997.
L’identification des matériaux contenant de l’amiante est un préalable à l’évaluation et à la prévention des risques liés à la présence d’amiante. L’objectif est à la fois de protéger les travailleurs et la population qui réside, circule ou travaille.
Les entreprises chargées des travaux mettent alors en place des processus opératoires en fonction des matériaux contenant de l’amiante, des contraintes du site. Elles produisent tous les documents qui seront transmis aux autorités administratives pour validation.
La phase de préparation consiste à organiser toute la sécurité et la logistique du chantier.
Le retrait ou l’encapsulage de l’amiante peuvent alors être réalisés sous protection collective et individuelle. Des contrôles et vérifications permettent une surveillance extrêmement rigoureuse.
Enfin, une opération de désamiantage se termine par l’évacuation, et le traitement des déchets amiantés.
Le prélèvements de fin de chantier
A l’issue des travaux de retrait en intérieur, une mesure d’analyse de l’air ambiant est réalisée pour attester de l’absence de fibre résiduelle dans l’air du local.
Le rapport de fin de travaux est réalisé par l’entreprise ayant effectuée le retrait et transmis au maître d’ouvrage. Il comporte des éléments de synthèse du chantier et est régi par l’article R 4412-139 du code du travail.
LE COÛT DU DéSAMIANTAGE
Le budget d’une opération de désamiantage dépend de la nature des travaux engagés, et des contraintes de chaque projet. Il est toutefois possible d’estimer des fourchettes de prix, poste par poste.
En moyenne, une opération de travaux supérieure à 100 000 euros dans le bâtiment, sans contrainte spécifique de site, de conditions de travail ou de matériaux à retirer se décompose de la manière indicative suivante pour le désamiantage :
- Main d’œuvre (opérateurs et leur encadrement) : 50-55%
- EPI : : +/-5% (proportionnel à la main d’œuvre)
- Métrologie et déchets : 10-30%, selon opération et choix opérés sur élimination des déchets
- Protection collective (consommables, fournitures) : 10-15%
- Matériel (extracteurs, SAS, aspirateurs…) : +/-10 %
Rapport heures de production / budget : Trois opérateurs intervenant simultanément pendant une semaine sur une zone développent en moyenne 105 heures de production et représentent une enveloppe totale (avec l’ensemble des équipements, méthodes, matériels, consommables) qui peut se situer entre 8 000 et 12 000 euros en désamiantage.
Condition pour exercer le métier de désamianteur
Pour réaliser les travaux de désamiantage, le donneur d’ordre fait appel à une entreprise justifiant de sa capacité à réaliser ces travaux par l’obtention de la certification délivrée par des organismes certificateurs.
La détermination des activités de l’entreprise qui font l’objet de la certification par les organismes certificateurs est effectuée sur la base du document unique d’évaluation des risques prévu à l’article R. 4121-1 du code du travail. Les organismes certificateurs ont accès à ce document.
Les procédures et critères de certification des entreprises tiennent compte, notamment, des moyens humains disponibles, des procédures d’organisation, des équipements et des techniques utilisés, ainsi que les conditions de délivrance de la certification sur la base du référentiel technique défini par les organismes chargés de la certification.
Les autres polluants
Avec 30 ans de désamiantage, la filière a défriché le terrain. La méthode qui a été inventée pour l’amiante peut être également appliquée pour d’autres polluants de l’air. C’est le cas du plomb, qui représente actuellement un vrai marché, plutôt parisien, en raison des quartiers haussmanniens. Le plomb est un sujet plus complexe que l’amiante, mais avec une législation moins contraignante.